Au Niger, malgré les efforts consentis, l’éducation des filles demeure particulièrement fragile. Selon l’UNICEF, « plus de 50 % des enfants âgés de 7 à 16 ans ne sont pas scolarisés ». Cette situation met en évidence la nécessité urgente d’examiner les multiples obstacles sociaux, économiques, institutionnels qui conduisent les filles à abandonner l’école, afin de définir des solutions durables.
Données clés sur l’abandon et l’achèvement scolaire
Obstacles socioculturels
Le mariage précoce est un frein majeur à la scolarisation des filles. Au Niger, les taux mentionnés ci-dessus montrent l’ampleur du phénomène (≈ 76 %). Ce contexte engendre une rupture de la scolarité, car les filles mariées ou en union précocement sont souvent contraintes d’abandonner l’école. De plus, les normes culturelles attribuent fréquemment aux filles des tâches domestiques et de soins qui limitent leur temps et leur motivation à aller à l’école (réduisant donc leur présence et persévérance).
Obstacles économiques
La pauvreté des ménages joue un rôle déterminant : lorsque les ressources sont limitées, les familles privilégient souvent la scolarisation des garçons, considérés comme de futurs soutiens économiques. Les coûts indirects (fournitures, transport, uniformes) constituent une barrière supplémentaire à l’éducation des filles. L’UNICEF note que les disparités géographiques et de revenu aggravent l’inefficacité de l’accès à l’éducation.
Problèmes liés au système scolaire
Les écoles présentent souvent des infrastructures inadéquates (manque de latrines séparées, absence de personnel enseignant féminin), ce qui crée un environnement peu sécurisant pour les filles, notamment à l’adolescence. Le harcèlement sexuel ou les violences en milieu scolaire, bien que sous-documentés par des statistiques nationales complètes, sont reconnus comme obstacles sérieux. (Voir cadre général des défis relevés par l’UNICEF).
Conséquences
L’abandon scolaire des filles entrave leurs perspectives d’insertion professionnelle, accroît les risques de maternité précoce, et contribue à perpétuer les cycles de pauvreté et de dépendance. À l’échelle nationale, cela freine le développement inclusif d’un pays où plus de la moitié de la population est féminine et où les inégalités d’éducation renforcent les inégalités sociales.
Actions en cours et perspectives
Le gouvernement a programmé la rentrée scolaire 2025-2026 et annoncé des mesures d’acheminement des fournitures, de remobilisation des élèves et de renforcement de l’accès à l’école. De plus, un partenariat avec la Suisse (signature en juin 2025) est mentionné pour améliorer l’accès et la qualité de l’éducation (il est recommandé de couper ce dernier auprès des communiqués gouvernementaux pour en garantir l’exactitude).
Il est nécessaire d’adopter une approche globale :
-des transferts conditionnels ou bourses ciblées pour encourager la scolarisation des filles,
-le renforcement des infrastructures scolaires (latrines séparées, enseignantes) et des mesures de sécurité,
-des campagnes communautaires pour lutter contre le mariage précoce et promouvoir la scolarisation des filles,
-la mise en place effective de mécanismes de signalement et prise en charge des violences en milieu scolaire,
-une coordination accrue entre gouvernement, bailleurs et acteurs communautaires.
L’abandon scolaire des filles au Niger est un enjeu majeur et multifactoriel : il touche aux pratiques culturelles notamment le mariage précoce, aux contraintes économiques des ménages, et aux insuffisances du système éducatif. Les données de l’UNICEF indiquent que plus de la moitié des enfants âgés de 7 à 16 ans ne sont pas scolarisés, et que seulement environ 17 % des filles achèvent le cycle de secondaire inférieur. Une réponse durable exige une approche globale et concertée combinant politiques publiques, actions de terrain, et investissements ciblés pour permettre enfin aux filles nigériennes d’accéder à une éducation équitable.
Rédaction : Mariama Ousmane
Cette publication WanaData a été soutenue par Code for Africa et la Digital Democracy Initiative dans le cadre du projet Digitalise Youth , financé par le Partenariat Européen pour la Démocratie (EPD)


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