Dans les zones des conflits et de crise, les soignants des ONG humanitaires
sont le dernier recours de la population victime face au chaos. Et, malgré ces
désordres, ils apportent des soins vitaux, souvent au péril de leur vie. Des
statistiques ont relevé courant 2024 que ces travailleurs de la santé font
face à des graves violations.
Au Mali, de nombreuses ONG (Organisations Non Gouvernementales) mènent des
actions humanitaires, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, de
l’accès à l’eau potable, de la sécurité alimentaire, et du développement rural. Ces
ONG, qu’elles soient internationales ou locales, jouent un rôle crucial dans le soutien
aux populations vulnérables, particulièrement dans un contexte de crise
multidimensionnelle dont sécuritaire, humanitaire etc.
Malgré ce contexte crucial, elles continuent leur mission de compassion et de protection de la communauté. Et, la plupart de leur personnel soignant sont attaqués au cours de leur mission dans certaines zones notamment celle du centre et du nord du Mali.
Les attaques contre les structures de santé, les enlèvements, et les menaces diverses rendent leur travail périlleux, notamment dans les zones du centre et du nord du Mali. Les statistiques montrent une augmentation de ces incidents, exacerbant la crise humanitaire et limitant l’accès aux soins pour les populations fragiles.
Des héros en première ligne
Au Mali, les soignants et les travailleurs humanitaires sont les piliers de l’aide dans les zones les plus vulnérables. Pourtant, leur mission vitale s’exerce dans un climat de violence croissante.
Les statistiques récentes brossent un tableau sombre de la violence exercée contre les travailleurs de la santé. En 2024, plus de 151 cas de violences contre les humanitaires ont été enregistrés, dont deux morts et sept enlèvements. En 2024 et 2025, les ONG humanitaires au Mali ont fourni des soins de santé et une aide d’urgence dans les régions du Centre et du Nord. Celle de 2024 a été qualifiée par l’ONU comme la plus meurtrière jamais enregistrée pour les humanitaires.
Selon les données du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en 2024, il a soutenu des hôpitaux et centres de santé, pris en charge plus de 31 214 patients, dont 12 397 blessés, et formé des agents de santé et des personnes aux premiers secours. Ces structures comprennent les hôpitaux régionaux de Gao et Mopti, ainsi que les centres de santé de Kidal et Ménaka. Le CICR a également soutenu une trentaine de centres de santé communautaires dans les zones de conflit.
Dans un article publié par le Journal du Mali, le 7 Mars 2025 par le journaliste Massiré Diop, nous pouvons lire : « Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où il est malheureusement difficile pour nos équipes de se rendre sur tous les théâtres de combat pour porter assistance aux victimes des conflits armés… le CICR entend continuer ses activités en 2025, même s’il pourrait être confronté à un manque de financement en raison de la suspension de l’aide américaine décidée récemment. », dixit Emmanuel Lippolis, Chef des programmes du CICR au Mali. Une manière pour ces humanitaires d’affirmer leur aide à la population.
Selon le Secrétaire général des Nations unies, entre le 1er janvier 2017 et le 30 juin 2018, 530 personnels humanitaires d’ONG ont été ciblés, causant 60 décès, 96 blessés et 113 enlèvements.
Défis et enjeux
Selon les dernières données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), les attaques contre les soignants ont augmenté de 50 % au cours des cinq dernières années. En 2023, plus de 900 incidents de violence ont été enregistrés à l’encontre des professionnels de la santé dans des zones de conflit, affectant non seulement leur sécurité, mais également l’accès aux soins pour des millions de personnes.
Les régions du Centre et du Nord du Mali sont ces derniers temps marqués par une forte insécurité, rendant l’accès aux populations difficiles et limitant les activités des ONG humanitaires.
Des chiffres montrent des violations à l’égard de ces soignants humanitaires dans les zones de conflits qui viennent en appui aux personnes vulnérables.
1 soignant sur 10 a été victime de violence au travail.
60 % des soignants en zone de conflit ont déclaré avoir été menacés ou attaqués.
A savoir que 75 % des ONG interrogées estiment que la sécurité des soignants a un impact direct sur la qualité des soins fournis.
Les soignants humanitaires sont souvent les seuls à pouvoir intervenir dans des zones isolées ou assiégées.
Leur présence garantit la continuité des soins et la prise en charge des blessés.
Les soignants humanitaires au Mali ne sont pas seulement des prestataires de soins. Ils sont des acteurs de paix, des symboles de résilience, et des garants de dignité humaine dans les zones les plus fragiles du pays.
Leur protection est un défi crucial pour les ONG humanitaires au Mali, nécessitant une approche globale qui inclut la sécurité, l’accès aux zones de crise.
En somme, Protéger les soignants au Mali, c’est protéger la dignité humaine. C’est aussi reconnaître que l’aide ne peut exister sans ceux qui la portent, souvent au péril de leur vie. Les ONG humanitaires doivent repenser leurs stratégies, renforcer leurs alliances et placer la sécurité des soignants au cœur de leur mission.
Rédaction: Fatoumata Z. COULIBALY
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