Au Mali, les menstruations sont des sujets tabous dans notre société fortement marquée par des mythes, des croyances et surtout des idées non fondées.
Les menstrues demeurent un sujet un peu difficile à aborder en public surtout avec les parents. Ainsi, de nombreuses personnes entretiennent ces idées fausses, souvent en raison de croyances culturelles ou religieuses.
« Mauvaises odeurs, des fortes douleurs de bas ventre, des Saletés, des litres de sang par jour, dérèglement etc. sont aujourd’hui autant de nombreuses fausses idées qu’entourent les règles et les menstruations », un raisonnement négatif que déplore Mariam Coulibaly, une étudiante en santé à l’Ecole Sékou Coulibaly de ségou. Celle-ci souligne que ces mythes remontent très longtemps. Idéologies qui donnent des fausses images à la femmes indisposées.
Comme elle, la plupart des jeunes filles rencontrent ou affrontent ces mêmes interprétations lorsqu’elles voient leurs premières règles. « Lorsque j’ai vu mes premières règles, ma mère m’a dit ceci : « si tu joues avec les garçons, tu tombes enceinte et tu seras bannie de la famille. » Pour tes serviettes utilisées, il faut les sécher dans la chambre et aucun l’homme ne doit les voir sinon cela sera une malédiction pour toi. », confie Aminata Diarra une mère de 3 enfants. Autant de mythes et d’idées non fondés qu’elle se remémore avoir entendu parler sa mère au cours de leur conversation sur le sujet de la menstrue.
Des fausses idées et mythes d’antan circulent encore autour de la menstruation des filles. Certaines personnes disent qu’elles rendent mal au dos, fatigue avant et pendant. D’autres indiquent que les serviettes réutilisables pendant les règles doivent être sécher dans la chambre et aussi que les tampons affectent les filles.
Diarra Kadidia Sidibé, spécialiste en santé sexuelle et reproductive à ASDAP. Elle explique que ces idées sont fausses et n’ont aucun fondement. Ces personnes qui affirment n’ont pas de bonnes informations sur les menstruations des filles. Ces personnes racontent pour faire peur aux autres. Ou encore quant aux mamans c’est pourque la fille puisse s’abstenir de certaines choses avant son mariage. »
Une fille, dit-elle, ne doit pas avoir honte d’avoir ses règles. Au contraire, elle devrait être fière de devenir une femme. Et se renseigner sur les bonnes gestions des menstrues.
Concernant les serviettes réutilisation pendant les règles, Kadidia Sidibé précise : « ses serviettes doivent être sécher sous le soleil et repasser avant de les porter. Car, cette chaleur du fer à repasser peut éliminer les infections. » Les mythes autour des règles ne datent d’hier et les effets secondaires sont normaux.
Néanmoins, nous assistons de plus en plus à sa démystification par l’implication des clubs des jeunes de ASDAP-Ségou au sein des quartiers. « Nous sensibilisation les jeunes filles lors de nos causeries éducatives dans les quartiers. Comme méthodes utilisées, nous recensons d’abord les fausses idées sur les menstrues et de retour le ou la spécialiste en question leur donne la bonne et vraie information. », explique Boubacar Sanogo, coordinateur du club 10 de ASDAP-Ségou. Affirma que les idées fausses les plus répandues au cours de leur causerie débat sont entre autres : « si une fille ou une femme pendant ses règles touchent à quoique ce soit, elle est maudite, l’apparition des première règle dévierge la femme. »
La question des menstruations des femmes est un sujet complexe, influencé par des facteurs culturels, éducatifs et sociaux. Il est important de noter que les perceptions, les perspectives et les croyances peuvent varier au sein d’une même société. « Chez nous en famille, j’ai grandi avec l’idée que lorsqu’une fille est menstruée, elle ne doit pas coucher sur le même lit que son mari. Et, elle est privée de certaines activités quotidiennes. », confie Assitan Cissé. Contrairement à elle, Assétou Koné, une jeune étudiante à l’Université de ségou grandi avec l’idée que tout ce qu’on entend sur les menstrues ne sont pas fondées. Selon elle, ces mythes renforcent les inégalités entre les sexes.
Cependant, force est de reconnaitre que ces mythes et fausses idées continuent d’être des obstacles pour la bonne compréhension et gestion des menstrues par bon nombre de filles.
La gestion des menstrues
Beaucoup d’actions sont menées pour aider les filles à comprendre la réalité sur les menstrues. Cela, dans le but de déconstruire ces idées non fondées.
L’ONG ASDAP de ségou à travers ces clubs de jeunes, ne cesse d’organiser des séances de sensibilisation, des causeries-débats pour édifier les filles sur cette problématique. Et, il en de même pour ces jeunes ambassadeurs. rices qui sensibilisent sur les droits à la santé sexuelle et reproductive à travers les plateformes de communication.
Aux dires de Diarra Kadidia Sidibé, spécialiste en santé sexuelle et reproductive à ASDAP-Bko, pour déconstruire, il faut d’abord une communication parentale sur les menstrues. Et, pour cela, il faut qu’ils soient bien informés. Et que les parties prenantes arrivent à sensibiliser un bon nombre de filles et de femmes sur la gestion des menstrues.
Elle explique « Les règles sont un phénomène normal pour toutes les femmes. Elles sont naturelles et ne sont pas sales. »
De nombreuses questions trouent les esprits concernant les idées autour des menstrues des filles. Qu’elles soient fondées ou pas, il est préférable de communiquer pour déconstruire les préjugés.
Au regard de toutes ces fausses informations qui circulent sur les menstrues des filles, il est nécessaire de communiquer, de sensibiliser pour les déconstruire afin de permettre aux filles et femmes d’avoir des bonnes informations sur leur corps.
Rédigé par : Fatoumata Z. COULIBALY
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