Le village de Fatiné est situé dans la région de Ségou au centre du Mali. Elle est située à une soixantaine de kilomètres de la commune de Ségou. Il est 17 heures et la chaleur des derniers rayons du soleil se dissipe peu à peu, faisant place à un vent frais. Çà et là, des habitants se hâtent pour rejoindre leur famille. Madame Diarra Hamsétou Ouattara est une habitante de Fatiné. Elle est mariée et mère de deux enfants. Assise dans sa cour, madame Diarra prépare de la bouillie à base de petit mil pour la dernière-née de la famille.

Madame Diarra déclare : « Notre premier enfant a souffert de malnutrition. Cette fois, je surveille l’alimentation de mon enfant. » Quand madame Diarra a accouché de son deuxième enfant, elle a opté pour l’allaitement maternelle exclusive. Elle explique que grâce aux conseils du nutritionniste, elle allaitait son bébé au sein au moins huit fois chaque jour sans d’autres apport en eau ou en aliments.
Quand le bébé de madame Diarra a eu ses six mois, elle a associé à l’allaitement au lait maternel, d’autres aliments semi-liquides. Elle explique : « j’ai ajouté à la ration de mon enfant de la bouillie de petit mil, des œufs, des légumes frais et des fruits.» Pour faciliter la digestion du bébé, elle lui donnait des aliments lourds comme la bouillie pendant la journée et les aliments légers comme les carottes écrasées, les jus d’orange ou d’ananas le soir.
Elle affirme qu’avec cette méthode son bébé se portait bien avec une bonne croissance. Madame Diarra dit : « A 6 mois, mon enfant pesait plus 9 kilogrammes contrairement à certains enfants de son âge dans la localité. » Elle a suivi ce régime alimentaire pour son bébé jusqu’à l’âge de deux ans. Elle dit : « Au fil du temps, mon bébé a pris du goût et a commencé à prendre part au repas familial et au bout de 2 ans, elle a cessé de téter volontairement sans pression. »
Madame Diarra explique qu’elle a pu suivre ce régime grâce au soutien de son époux. Elle dit : « Mon mari a été à mes côtés pour l’alimentation et le sevrage de notre fille. Il m’aide à m’occuper de l’enfant en préparant même sa bouillie souvent. »
Monsieur Mahamadou Diarra est l’époux de Hamsétou Ouattara. Il affirme : « Je l’accompagnais à chaque rendez-vous chez le nutritionniste afin de m’assurer de la croissance de notre fille. » Il estime que les hommes doivent s’impliquer davantage dans la nutrition de leur enfant.
Dr Yacouba Diakité est le point focal Nutrition à la Direction Régionale de la Santé pour la région de Ségou. Selon lui, l´allaitement maternel exclusif (AME) est défini par l´OMS comme « la pratique de ne donner au nourrisson que du lait maternel au cours des 6 premiers mois. Aucun autre liquide ou solide à l´exception de gouttes ou de sirops contenant des vitamines, des sels minéraux ou des médicaments ne peut être administré. » Il conseille cette méthode aux femmes car le lait maternel est suffisant pour couvrir les besoins de l’enfant pendant les six premiers mois qui est la période de stabilisation. Ce lait contient également les éléments nécessaires à la protection du bébé contre les maladies. Dr Diakité déclare que dans ce cas, la maman doit allaiter entre 6 à 8 heures chaque 24 heures. Il précise qu’il existe plusieurs types d’allaitement comme l’allaitement mixte. Dans ce cas, on associe au lait maternel, d’autres aliments. Mais l´allaitement maternel exclusif (AME) est la meilleure pour le nourrisson.
Dr Diakité ajoute que pour une bonne croissance, l’enfant doit recevoir d’autres aliments complémentaires en plus du lait maternel à partir de ses six mois. Ces aliments doivent être semi-liquides incluent la bouillie à base des céréales locales, les légumes râpés et les fruits tels que les carottes et la papaye. Les aliments liquides comprennent les jus de fruits. Il doit téter jusqu’à 24 mois voire plus.
Pour une bonne croissance de l’enfant, il conseille aux femmes la fréquentation des structures de santé où les parents seront bien informés.
La fille de madame Diarra a aujourd’hui quatre ans. Elle grandit normalement et en bonne santé. Madame Diarra déclare que c’est grâce aux conseils du nutritionniste. Elle conclut en invitant les autres mères à opter pour l’allaitement maternel exclusif et à suivre les conseils des nutritionnistes pour une bonne croissance de leurs enfants.
Rédigé par: Fatoumata Z. COULIBALY
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