En bref Néné Tamboura est une jeune femme de 25 ans et agent de développement communautaire. Au milieu d’un groupe de femmes, elle explique les avantages du planning familial et le dépistage des infections sexuellement transmissibles, ou IST. Madame Tamboura est assistée par le président du club des « maris modèles » du quartier. A Ségou, tous les centres de santé communautaires offrent des services de santé sexuelle et reproductive. Malgré la disponibilité de ces services, elles sont moins-utilisés. Le club des « maris modèles » de la commune de Pelengana est un groupe d’hommes qui, après des sessions de formation sur la santé sexuelle et reproductive, sensibilisent les autres hommes à l’utilisation des services de santé sexuelle et reproductive. Aujourd’hui, grâce à leurs sensibilisations, sont nombreux, ceux et celles qui utilisent les services de santé sexuelle et reproductive. |
Il est 9h30 minutes au Centre de Santé Communautaire, CSCOM de Pelengana Sud, une localité située à 15 kilomètres de la ville de Ségou. Pelengana est une commune rurale de Ségou, majoritairement habitée par des Bambara et quelques hameaux de Peulh avec l’islam comme religion dominante. Au milieu du centre, un hangar accueille une trentaine de femmes, l’ambiance bat son plein, des chants du terroir, des applaudissements accompagnent souvent de pas de danses, cela dans le but de détendre l’atmosphère et permettre aux femmes de se mettre à l’aise. Elles sont venues nombreuses assister à une causerie éducative sur les contraceptifs et le dépistage des infections sexuellement transmissibles, IST.
Néné Tamboura, une jeune femme de 26 ans, un agent de développement communautaire. Réputée drôle avec ses proverbes qui ne laisse personne indifférente, est toujours mini de ses boîtes à images pour faciliter la compréhension de la causerie sur la santé sexuelle et reproductive. Arrêtée au millier des femmes du quartier, elle explique les avantages des contraceptifs et le dépistage régulier des infections sexuellement transmissible, IST. Madame Tamboura est accompagnée par le président du club des « maris modèles » de Pelengana.
Afin de sensibiliser les hommes sur les avantages de la santé sexuelle et reproductive et la fréquentation des services de santé sexuelle et reproductive, l’Action de Soutien au Développement des Activités des Populations (ASDAP) crée des clubs de « maris modèles« dans les 19 quartiers de la ville de Ségou. Chaque club est composé de 15 membres. Le club des « maris modèles« de Pelengana est un constitué d’hommes, qui, après les sessions de renforcement de capacité, aident à sensibiliser la communauté sur la santé sexuelle et reproductive.
La société malienne est profondément conservatrice. La majorité des époux empêchent leur femme de fréquenter les services de santé sexuelle et reproductive par ignorance des avantages de ces services. La plupart des hommes de Pelengana croient à des fausses informations qui circulent autour des méthodes contraceptives. Certains hommes estiment que les méthodes de contraception ou de planification familiale encouragent les jeunes à la prostitution. Ils croient aussi que ces méthodes provoquent la stérilité ou des maladies chez la femme.
Au Mali, tous les centres de santé communautaire, CSCOM font l’offre de service de planification familiale, outre les CSCOM à Ségou, des ONG comme l’AMPPF et l’ASDAP, s’adonnent à des prestations en matière de santé sexuelle et reproductive. Cela dans le but de lever les barrières.
Mariame Thiame est sage-femme de la clinique mobile de l’Association Malienne pour la Protection et la Promotion de la Famille-Ségou (AMPPF). Elle explique que la santé sexuelle et reproductive comprend plusieurs aspects mais les plus connues au Mali sont les méthodes contraceptives et les infections sexuellement transmissibles. Pour le planning familial, plusieurs méthodes sont disponibles et sont réparties en trois groupes les méthodes de courte durée, les méthodes de longue durée et les méthodes permanentes.
Les méthodes de courte durée sont la pilule, l’injectable de trois à deux mois et le collier. Les méthodes de longue durée, les dispositifs intra-utérins, DIU et la jadelle de trois à cinq ans. Et les méthodes permanentes qui sont la vasectomie et la ligature des trompes. Madame Thiame précise que ces méthodes de planning sont disponibles dans les CSCOM.
Outre Mariame Thiame explique que ces méthodes de planification familiale, la prévention et le traitement des infections sexuellement transmissibles font parties de la santé sexuelle et reproductive. Cela concerne notamment le herpès, le VIH, l’hépatite B ou la syphilis.
Mamadou Traoré est le président du club des « maris modèles« de Pelengana. Il explique : « Avant on me disait que les contraceptifs empêchent les femmes de procréer où les rendaient malades. Pour cela, j’ai chassé plusieurs fois une infirmière de chez moi.»
Après avoir reçu des séances de formations, Monsieur Traoré découvert les avantages de la fréquentation des services de santé sexuelle et de la reproduction. Il déclare : « Aujourd’hui, je suis devenu un ambassadeur de la santé sexuelle et reproductive dans ma commune grâce aux sessions de causeries éducatives dans les quartiers. De retour, je sensibilise mes autres pairs d’accepter que leurs femmes adoptent des méthodes de planning familial et de se faire dépister régulièrement pour s’assurer du bon état de leur santé. » Il ajoute que grâce à ces campagnes de sensibilisation, les femmes et hommes utilisent de plus en plus ces services.
Salimata Keita est sage-femme au centre de santé communautaire de Pelengana. Elle affirme qu’en 2021, 600 femmes ont utilisé la méthode contraceptive de longue durée sur plus de 915 utilisatrices de méthodes à courtes durée, 1745 condoms masculins distribués et 240 dépistages du cancer de col de l’utérus.
Elle conclut : « Avec le soutien des « maris modèles« , nous constatons une augmentation de la fréquentation des services de santé sexuelle et reproductive par la population de Ségou.»
Rédigé par : Dioro Cissé
Photo: Iwaria, groupe de femmes et d’hommes en causerie éducative.
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