Alima Kané : une potière dans l’âme

Alima Koné vit dans la région de Ségou précisément dans la commune rurale de Farakô. Une localité située derrière le fleuve Niger à une heure de pinasse, juxtaposé à la ville de ségou. Alima Kané est une potière connue pour sa fabrication et vente des poteries de tout genre dans le village de Farako. Un métier qu’elle exerce depuis belle lurette.

Dans le village de Farakô, perdu au cœur du Mali, Alima Kané façonne la terre depuis son enfance. Potière de renom, elle perpétue un art ancestral. Sa dextérité dans la fabrication des poteries, la distingue des autres potières de sa localité. Un métier qu’elle a hérité de ses grands-parents.

Elle explique « J’ai hérité ce métier de mes grands-parents. Je vis de cela. Tous les enfants forgerons de ce village s’adonnent à ce métier à bas âge. S’ils réussissent à l’école, ils continuent mais n’abandonnent pas la pratique. Nous demeurerons dans cette confection des pots ».

N’étant pas un métier aisé pour les femmes, Alima ne s’est pas découragé du haut de son âge. Après avoir mouillé et malaxé l’argile avec une poudre de vieilles poteries concassées, explique-t-elle la confection des poteries, suivra la fabrication qui dure 3 jours successifs. Précisa que la terre est mise sous forme de cylindre avec une technique en colombin.

Chaque samedis et Dimanches se déroulent les cuissons des pots avec l’appui de ses enfants. Ces cuissons d’une durée de 8 heures, commencent du petit soir jusqu’à tard dans la nuit. « Pour donner un aspect luisant aux différentes poteries fabriquées », dit-elle. 

Déposées sur des feuilles séchées de N’Kundiè, une plante choisie à cet effet. Souligna : « A la sortie du feu, les poteries prennent différentes couleurs, teinte beige, claire à etc. », précise-t-elle.

Alima témoigne que le rythme de se faire fortune en exerçant ce métier est au ralenti. Elle l’exerce pour être indépendante en plus de garder cette pratique qui est un héritage familial. Elle souligne qu’en cette période d’hivernage, la confection des poteries n’est pas facile.

Notre potière du jour n’est pas seule dans cette confection des poteries.  Elle a su initier ses enfants. Qui de retour l’aident depuis le creusage de l’argile jusqu’à la commercialisation des produits finis.

Ainsi, chaque semaine   Alima confectionne avec ses enfants des centaines de pots qui sont vendus le lundi à la foire hebdomadaire de Ségou.  « Nous transportons les poteries à Ségou en pinasse. Nous payons les frais de pinasse. Le marché est un peu timide. » Ce métier digne et noble, force est de constater qu’il est rempli d’énormes difficultés.

Elle affirme « Une semaine de travail dur, intense : chercher la terre, modeler les poteries, les cuire, traiter les articles, les vendre entre autres, de semaine en semaine, voilà, ceux à quoi je m’adonne avec acharnement depuis des années et cela malgré, les difficultés liées à ce métier. »

Tout comme la potière de Farakô, Alima Kané, et d’autres femmes des villages de Farakô et Kalabougou situés derrière le fleuve continuent de confectionner des poteries même si ce secteur souffre aujourd’hui sur le plan économique et sécuritaire.

Rédigé par: la rédaction Mousso Kunda.

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