Au Mali, comme ailleurs, les infections sexuellement transmissibles (IST), sont très répandues et fréquentes chez les jeunes notamment les jeunes filles. Malgré les conséquences, beaucoup de jeunes préfèrent garder le silence pour ne pas être stigmatisés et / ou indexés par leurs proches. Et cette situation crée un environnement propice pour la propagation des IST en milieu jeune.
Pelengana, une commune rurale située à 5 kilomètres de Ségou. Sur la grande place du quartier, nous avons rencontré les membres de l’Association la « Voix des Jeunes ». Une association qui se bat pour la prévention et le traitement des infections sexuellement transmissibles, IST.
Ada Diam Assouba âgée de 30 ans, elle est la présidente de l’association. Elle explique : « L’association est composée des jeunes filles pour mieux impacter dans la communauté à travers des sensibilisations des jeunes aux dépistages. Nous mettons l’accent sur les tests du dépistage des infections sexuellement transmissibles. Cela, pour le bien-être des jeunes sur le plan de la santé sexuelle et reproductive. »
Autrefois appelées maladies sexuellement transmissibles (MST), les infections sexuellement transmissibles, selon elle, sont des infections pouvant être transmises lors des rapports sexuels non protéger mais peuvent aussi être contracter par le sang et le lait maternel.
L’Association la « Voix des Jeunes » est appuyée par l’Association Malienne pour la Protection et la Promotion de la Famille, AMPPF. Une ONG qui œuvre pour la promotion de la planification familiale mais aussi la prévention des IST.
Assétou Haïdara, coordinatrice de l’antenne de l’Association Malienne pour la Protection et la Promotion de la Famille de Ségou, AMPPF. Elle souligne qu’il existe plusieurs sortes d’IST dont les plus courantes sont la syphilis, l’herpès, la chlamydia, la gonorrhée, le VIH. Et que seul, le dépistage peut révéler le type d’infection.
Elle explique que les symptômes de ces IST, sont, par exemple, l’apparition des boutons sur les organes génitaux, les démangeaisons, les pertes vaginales, les douleurs lors des rapports sexuels. Madame Haïdara conseille un dépistage régulier afin de détecter et traiter rapidement ces IST.
Madame Assétou Haidara déclare « Au Mali, parler des IST est taboue. Les personnes atteintes d’IST sont stigmatisées et se retrouve souvent isolée par leur entourage. C’est pourquoi, les jeunes refusent le dépistage et préfèrent garder le silence jusqu’à un stade plus critique de leur vie. »
Elle précise que d’autres IST nécessitent un examen gynécologique. « A l’aide d’un spéculum, le gynécologue examine l’utérus de la femme. En cas de présence de maladies, nous leur prescrits des médicaments. »
L’Association la « Voix des Jeunes » et l’AMPPF encouragent les jeunes de ségou à faire leur test de dépistage. Madame Ada Diam Assouba affirme : « En collaboration avec l’AMPPF, nous avons mis en place une clinique mobile qui se déplace partout à ségou pour les dépistages des intéressées sur place. »
Madame Assouba explique : « Nous avons mis en place un groupe de jeunes femmes à Pelengana. Ces groupes de jeunes sont chargés de mobiliser et d’encourager des jeunes filles, femmes et même des hommes pour faire leur test de dépistage. »
Selon Madame Haidara cette stratégie fait ses preuves sur terrains : « Avant, on se limitait qu’à des émissions radiophoniques de sensibilisations, des caravanes dans les quartiers et nous profitons des festivals aussi pour dépister mais c’était toujours timide. » Cependant, avec la stratégie des jeunes filles et le fait que la clinique mobile se déplace aussi vers ces couches vulnérables, nous enregistrons beaucoup de personnes dépistées notamment des jeunes filles et jeunes garçons. »
Madame Assouba recommande l’impliquer des jeunes filles et garçons dans la mobilisation et la stratégie avancée des cliniques mobiles pour toucher plus de jeunes : « Avec l’implication des femmes et notre système de pair-éducation, nous allons sans nul doute lever le tabou autour du dépistage et permettre aux jeunes de connaitre leur statut sérologique », insiste-t-elle.
Rédigé par: la rédaction Mousso Kunda.
Photo: des jeunes autour de la clinique mobile pour des consultations dans le cadre des offres et services gratuits de AMPPF.
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