Pilules, préservatifs, dispositifs intra-utérins, implants, anneaux vaginaux, ampoules injectables, la méthode ne cesse de s’élargir. Toutes destinées à éviter les grossesses non désirées ou précoce chez les jeunes ou encore à prévenir les infections sexuellement transmissibles. L’utilisation des méthodes contraceptives est souvent sujette à diverses interprétations liées à des mythes ou à des préjugés. Lesquels dissuadent la plupart des jeunes à faire un choix éclairé pour jouir pleinement d’une bonne santé sexuelle et reproductive.
« Les pilules font développer des kystes et des myomes. Le DIU peut se déplacer et perdre dans le corps de la femme ou encore la faire prendre du poids. La contraception peut causer l’absence de menstruation lorsqu’on place l’implant hormonal dans le bras », cite à n’en point finir Rokia, une jeune fille âgée de 20 ans. Autant des préjugés et mythes dont elle se remémore avoir entendu parler au sujet des méthodes contraceptives avant d’avoir adopté le DIU.
Comme elle, la plupart des jeunes filles affrontent ou rencontrent ces mêmes interprétations lorsqu’elles décident de choisir une des méthodes, afin d’éviter certaines maladies liées au sexe ou tomber enceinte avant le mariage.
Les mythes « faux et non fondés »
Des rumeurs infondées circulent encore autour de l’utilisation des méthodes de contraception à courte et longue durée. Certaines personnes disent qu’elles empoisonnent le sang et rend la femme souvent stérile. D’autres pensent que, c’est simplement pour prévenir les grossesses non désirées chez les adolescents et jeunes en âge de procréer.
Oumar Konaté, superviseur régional chargé du genre, du plaidoyer et de la communication à ASDAP Ségou. Il explique « Ces préjugés sont faux et n’ont souvent aucun fondement. Les personnes qui affirment n’ont pas de bonnes informations sur ces méthodes de contraceptions. Ces personnes racontent l’expérience des autres personnes qui ont fait et ont eu des conséquences ou effets secondaires pour en faire une généralité. Alors qu’on doit se renseigner auprès des agents de santé avant d’adopter une des méthodes de contraception apte pour notre corps. »
Les effets secondaires sont normaux tout comme les autres médicaments. Les effets varient d’une personne à une autre. « Une personne qui a le diabète ou la tension ne peut pas utiliser toutes les contraceptions. Elle doit faire une analyse d’abord afin de choisir celle qui est compatible avec son corps. », affirme M. Konaté.
Les méthodes de Contraceptions sont mal perçues et cela freine leur promotion. Il est temps de bien modérer le débat autour de ces questions pour faciliter la compréhension des adolescents et jeunes. Konaté précise « Quand le choix de la méthode contraceptive est fait avec l’appui d’un agent de santé , il y a très peu de conséquence négative sur la santé de la personne. Les effets secondaires peuvent toutefois apparaître chez certaines personnes nécessitant une prise en charge allant jusqu’au changement de la méthode contraceptive. Nous pouvons citer les saignements anormaux, des maux de tête, la prise de poids. »
Choix éclairés sur les méthodes
Beaucoup d’actions sont menées pour aider les adolescents et les jeunes à mener une vie sexuelle responsable et saine. Aujourd’hui, malgré les efforts, l’implication des ONG œuvrant dans le domaine de Droit de la Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR) des jeunes afin d’avoir l’accès aux informations fiables et aux services adaptés. Ces efforts sont assez souvent étouffés par les préjugés et normes sociales défavorables.
Binta Diallo, une étudiante dit : « Lorsque j’ai décidé de faire les méthodes de contraception. Certaines de mes amies m’ont découragé disant qu’elles rendent stériles, perturbent la menstruation voir qu’elles favorisent la fornication chez une jeune fille. Du coup, j’ai laissé mais au cours d’une série de sensibilisation de l’ONG ASDAP de Ségou, j’ai été bien éclairé, informé sur ces idées fabriquées. Dès lors, j’ai choisi une méthode compatible avec mon corps. »
Elle ajoute qu’elle se sente rassurée et s’épanouit sur le plan sexuel sans crainte d’atteindre une maladie transmissible d’un partenaire.
Si Binta Diallo a été éclairé et est favorable à l’utilisation de ces produits par une jeune fille, cependant, d’autres, restent sceptiques. C’est le cas de Bintou, mariée depuis 3 ans, qui n’arrive pas à tomber enceinte. Et elle reste convaincue que cela est une conséquence de la consommation des pilules contraceptives lorsqu’elle était célibataire. « J’ai passé des années à prendre les pilules de contraception pour ne pas tomber enceinte avant le mariage. Aujourd’hui, mariée, j’ai des problèmes de fertilité. Et je suis sûre que c’est dû aux contraceptifs», se lamente-t-elle.
Les mythes et les préjugés demeurent des obstacles à la pratique contraceptive chez les jeunes. « J’utilisais le préservatif masculin mais avec les rumeurs qui encourent sur ces différentes marques vendues sur le marché, j’ai cessé son utilisation. Car, un jour un ami m’a dit qu’il a appris qu’ils mettent certains produits pour rendre l’homme impuissant au lit. Et qu’il peut péter à tout moment », confie le jeune Alassane Diarra.
ASDAP est une des ONG qui déploie des jeunes formés et agent de santé qualifié sur terrain pour des sensibilisation des jeunes sur les méthodes de contraception vers un choix éclairé des jeunes et sur la déconstruction des préjugés. Konaté agent de terrain affirme : « Nous mettons l’accent sur l’appropriation des jeunes filles et garçons afin qu’ils puissent faire un choix pour leur bien être après les échanges. » Continue, beaucoup de stratégie sont mise en place pour lutter contre ces préjugés et mythes « Des jeunes sont formés par ASDAP, le club de jeunes informés, sensibilisés sur ces idées infondées. Nous orientons certains jeunes filles et garçons vers les structures de santé pour des informations dont nous ne disposons pas », a-t-il souligné dans son intervention.
Les méthodes de contraception dit-il, selon l’organisation mondiale de la santé (OMS) est un ensemble de dispositif, les méthodes qui permet à un couple ou individu de limiter la fécondité ou même de l’éviter de façon très simple. Et toute femme en âge de procréer est habilitée à le faire excepté celle atteinte d’une maladie incompatible avec les contraceptions. Selon certains spécialistes interrogés sur la question des méthodes de contraception les plus utilisées, ils confirment, le préservatif, Implant, injectable et la pilule. Et rappelle aux utilisatrice la nouvelle méthode « Sayana press».
Des informations sont données aux jeunes et adolescents au cours de leurs sensibilisation afin de leur permettre de faire un choix éclairé de ces méthodes de contraception pour leur épanouissement sexuel.
De nombreuses questions trouent les esprits concernant les méthodes de méthodes de contraceptions. Qu’elles soient fondées ou pas, il est préférable de communiquer pour déconstruire les préjugés.
Rédigé par: la rédaction Mousso Kunda.
Photo: les différentes méthodes de contraceptions utilisées par les femmes.
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