À Bamako, au Mali, l’activiste et blogueuse Naba Fatoumata Samaké aide les adolescents et les adolescentes à obtenir des informations justes sur la santé sexuelle et reproductive. Sur sa plateforme, Hami-bana, elle partage des vidéos, du contenu interactif et des discussions en français et dans les langues locales sur la gestion des menstruations, la prévention des IST et des grossesses précoces. Elle déclare : « Nous ne devrions pas les juger, mais nous devrions plutôt essayer de les comprendre, les écouter et les guider. » Son travail touche des jeunes, comme la jeune fille de 16 ans Mariame Samaké, encourage les discussions ouvertes sur des sujets qui étaient avant tabous et fait la promotion de la santé, l’égalité et du respect.

Ce matin à Bamako, la capitale du Mali, la vie suit son cours normal. Assise devant son ordinateur au bureau, Naba Fatoumata Samaké, une activiste sur les médias sociaux, prépare des messages de sensibilisation concernant les avantages de l’éducation à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des adolescentes. Elle déclare : « Ma mission consiste à aider les adolescents à obtenir des informations justes pour leur santé sexuelle. »
Madame Samaké est titulaire d’un diplôme en santé publique internationale et en géopolitique. Adolescente, elle peinait à trouver des réponses aux questions relatives à son bien-être sexuel, telles que la gestion des menstruations, à cause de la vision négative des parents par rapport à l’éducation sur la santé sexuelle. Elle explique que, dans plusieurs familles maliennes, ce sujet demeure tabou. De nombreux parents pensent que parler de la santé sexuelle peut encourager des relations sexuelles précoces, les grossesses non désirées ou la promiscuité chez les adolescents et les adolescentes.
Aujourd’hui, madame Samaké travaille sans relâche à changer ces mentalités à travers des contenus de sensibilisation et des interactions sur les médias sociaux, en ciblant les adolescents et les adolescentes qui recherchent des informations fiables. Elle souligne : « Nous ne devrions pas les juger, mais nous devrions essayer plutôt de les comprendre, les écouter et les guider. » Pour cela, elle utilise des outils modernes et attrayants pour les jeunes pour transmettre son message.
Sur sa plateforme Facebook, Hami-bana, madame Samaké diffuse des contenus, tels que des vidéos éducatives sur la gestion des menstruations, des informations interactives et des discussions en ligne sur les infections sexuellement transmissibles (IST) dans les langues locales et en français. Elle déclare : « Je traite des réalités et des expériences des adolescents, y compris la conscience de leur corps, la prévention des IST et la prévention des grossesses précoces. » Son approche favorise les discussions ouvertes et éclairées sur des sujets autrefois sensibles.
Au Mali, la perception des communautés sur l’éducation des adolescents et des adolescentes sur la santé sexuelle contraste souvent d’avec les besoins en santé publique. Même s’il est reconnu que l’éducation sexuelle est fondamentale, celle-ci se heurte régulièrement à la tradition, à la religion et à l’accès limité des jeunes à l’information.
Mamadou Doumbia, un enseignant de l’école de Lafiabougou, à Bamako, soutient que l’éducation des adolescents et des adolescentes à la santé sexuelle et reproductive implique d’enseigner les aspects émotionnels, physiques et sociaux. Il insiste sur l’importance d’aborder la question de la santé sexuelle avec les enfants d’une manière adaptée à leur niveau de compréhension et encourage la communication parents-enfants à la maison. En effet, selon le ministère de l’Éducation, une fille sur quatre au Mali avait abandonné ses études en 2022 à cause d’une grossesse précoce, une situation que monsieur Doumbia attribue aux conceptions erronées que se font les parents de l’éducation sexuelle.
La jeune fille de 16 ans Mariama Samaké suit des activités de sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des adolescentes avec ses camarades. N’ayant pas la possibilité de discuter de ce sujet avec ses parents, elle s’est tournée vers la plateforme de madame Samaké. Elle déclare : « Je trouve des renseignements utiles grâce aux discussions en ligne et aux séances de sensibilisation. » Mariama explique que les initiatives de sensibilisation transforment les mentalités des jeunes : désormais, elle parle confortablement avec ses amis de ces sujets qu’ils évitaient avant.
Le travail de madame Samaké influence progressivement les jeunes et certains parents. Sa page a plus de 2900 abonnés, et elle offre des informations fiables sur la santé sexuelle. Elle croit que l’éducation à la santé sexuelle, loin d’être un tabou, est un pilier de la santé, l’égalité et du respect mutuel. Elle conclut : « Parler c’est protéger. C’est la clé du bien-être des jeunes. »
Rédaction : Fatoumata Z. COULIBALY
La présente nouvelle publiée a été produite grâce à l’initiative « HÉRÈ — Bien-être des femmes au Mali », qui vise à améliorer le bien-être des femmes et des filles en termes de santé sexuelle et reproductive, et renforcer la prévention et les solutions à la violence basée sur le genre dans les régions de Sissoko, Sékou, Mopti et le district de Bamako, au Mali. Ce projet est mis en œuvre par le Consortium HÉRÈ-MSI Mali, en partenariat avec Radios Rurales Internationales (RRI) et Women in Law et Development in Africa (WiLDAF), grâce au financement d’Affaires mondiales Canada.
Elle est publiée aussi sur la plateforme de la Radio Rurale Internationale, RRI, Farmradio.


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