La discrimination et l’inégalités sont des formes de pratiques néfastes traditionnelle qui entravent l’éducation et la formation des filles. Ces facteurs combinés aux conditions de vie précaire, maintiennent la gent féminine dans une situation de vulnérabilité.
Dans de nombreuses régions, surtout en Afrique, la société est généralement conservatrice. Ceci se manifeste par la persistance des pratiques néfastes traditionnelles et des préjugés selon lequel l’éducation des filles est moins importante que celle des garçons. Ainsi, les filles se retrouvent le plus souvent entre le ménage pour les initier préalablement au foyer en bas âge.
Ces pratiques freinent, dans la plupart des cas, leur cursus scolaire et leurs aspirations, et limite leur parcours entrepreneurial. Des rêves brisés, sans espoir et à la course sans fin pour leur épanouissement. Sans soutient, elles se retrouvent dans plusieurs familles dans la ville de Bamako comme “ aide-ménagère “. Lady Lima, une fille ayant quitté son village pour le centre-ville, nous partage son vécu. Elle déclare : « Je suis à Bamako sans mon consentement, je pense avoir raté ma vie. Au lieu d’aller à l’école, réussir ma vie et jouir de la même chance que mes frères. Aujourd’hui, je suis réduite à une aide-ménagère sans défense.»
Elles sont destinées qu’au foyer…
Dans de nombreuses cultures, les filles sont souvent perçues comme destinées à des rôles domestiques, ce qui réduit tout l’intérêt accordé à leur éducation. En effet selon les croyances à caractère religieuses ou traditionnelles, les filles doivent se marier et fonder une famille plutôt que de poursuivre des études réservées qu’aux garçons.
L’éducation des garçons est perçue comme un meilleur investissement pour l’avenir économique et le développement durable au sein de la famille.
Oumou Touré, coordinatrice de l’organisation Femilead Mali et experte en égalité des genres, nous explique : « Beaucoup de facteurs entrent en jeu, notamment sociaux, économiques et religieux. Dans la plupart des cas, les parents se disent que les filles vont finir par se marier. Donc, il n’est pas nécessaire pour elles d’aller à l’école. »
Sur le plan religieux, d’autres partent loin et supposent que laisser la jeune fille s’aventurer à l’école l’expose plus à des grossesses précoces ou non désirées hors mariage. Privées de l’école, les filles s’adonnent au travaux domestiques, et sont loin des opportunités. Selon madame Toure, cela constitue un frein à leur développement. Elle dit : « Elles ont du mal à avoir confiance en elles et rencontrent des problèmes de leadership, ce qui justifie leur sous-représentativité dans les instances de prise de décision.»
Les filles qui ne reçoivent pas d’éducation peuvent développer un faible sentiment de leur valeur personnelle, ce qui affecte leur confiance en elles et leurs aspirations futures. L’analphabétisme limite les opportunités professionnelles pour ces filles, les empêchant de s’épanouir, et compromet leur représentativité lors des prises de décision dans la société. Selon l’UNFPA, les hommes continuent de détenir la majeure partie du pouvoir politique et juridique : à l’échelle mondiale, seuls 26 % des parlementaires environ sont des femmes.
En dehors des stéréotypes, rien n’empêche les filles d’exceller autant que les garçons. Donner aux filles, les mêmes chances que les garçons est primordiale pour l’avenir de toute la nation.
Le Mali regorge de jeunes filles qui brillent et ont démontré à suffisance leur intelligence notamment au niveau de l’enseignement supérieur. C’est le cas de Bintou Flamousso Diallo qui tire son épingle du jeu avec 17,50 au baccalauréat 2024.
L’inégalité de genre dans l’éducation est un défi complexe qui nécessite une approche multifacette. En travaillant à changer les croyances culturelles et en offrant des opportunités égales. Oumou Toure conclut : « Nous pouvons contribuer à un avenir où les filles ont la même chance que les garçons de réaliser leur potentiel éducatif et professionnel. »
Rédigé par: Djelika TRAORE
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